Voici la ville où les rats sont rois – et non, ce n’est pas Paris !
Vous pensiez que Paris détenait le sceptre du royaume des rats ? Détrompez-vous ! Il existe une ville où les rongeurs sont non seulement tolérés, mais carrément choyés. Prêt à découvrir ce curieux royaume où la cohabitation humaine-rongeur atteint son apogée ? Accrochez-vous à votre fromage…
Deshnoke : capitale spirituelle des rongeurs sacrés
On traverse le désert du Rajasthan, en Inde, et on arrive à Deshnoke, petite ville plutôt discrète… sauf pour les rats. Ici, pas question de sortir le piège ou l’appât empoisonné : on déroule le tapis rouge à la gent trotteuse dans le temple de Karni Mata, affectueusement surnommé « temple des rats ».
Ce sanctuaire hors normes héberge une impressionnante population de rats noirs – appelés kabbas – qui vivent littéralement au contact des fidèles. Pas de panique générale : à Deshnoke, le rat est roi. Pas un paria, mais une créature sacrée, réputée incarner l’âme des disciples de Karni Mata, vénérée dans la région.
Quand le rongeur s’invite dans la légende et les rituels
L’histoire locale raconte que, face à la mort de son fils, Karni Mata aurait imploré le dieu de la mort d’intervenir. Bonne nouvelle : demande acceptée, mais avec une clause (un twist mythologique, disons-le) : tous ses descendants seraient réincarnés en rats jusqu’à pouvoir retrouver forme humaine.
- Les habitants de Deshnoke voient ainsi ces rongeurs non comme des nuisibles, mais comme des âmes humaines.
- La vénération va jusqu’à l’offrande : lait, céréales et douceurs sucrées préparés chaque jour rythment le festin de ces 25 000 résidents du temple.
- En passant, la ville compte moins de 18 000 habitants. Oui, les rats y sont statistiquement plus nombreux que les humains !
Et pour les âmes les plus aventureuses, il existe même la possibilité de boire dans les mêmes bols que les rats : un privilège perçu comme un grand honneur. Mieux encore, croiser un rat blanc serait le summum de la bénédiction : ces spécimens rarissimes seraient ni plus ni moins que la réincarnation directe de la sainte elle-même.
Un record mondial… mais Paris n’est pas loin derrière !
Ce qui fait de Deshnoke la première ville du monde en matière d’accueil de rats, c’est surtout sa philosophie d’intégration : ici, le rongeur est l’égal de l’homme… mais côté chiffres, Paris n’a pas dit son dernier mot.
La capitale française abrite environ cinq millions de rats pour une population humaine qui, selon le ratio, oscille entre 1,5 à 2 rats par Parisien. Toutefois, si à Deshnoke la cohabitation est célébrée, sous la Tour Eiffel, on convoque rarement le champagne à la vue d’un museau pointu dépassant d’une bouche d’égout.
Des rats partout, mais la gestion pose question
Dans toutes les grandes villes du monde, la présence des rats est un véritable sujet : New York, Londres, Tokyo ou Paris partagent ce point commun d’héberger d’importantes colonies de rongeurs. Ils y trouvent :
- Des poubelles débordantes et mal fermées (le buffet des rats !).
- De la nourriture à gogo : ils se contentent vraiment de tout, ces petits opportunistes !
- Un réseau souterrain de canalisations, métros et tunnels, idéal pour se déplacer discrètement.
Pourtant, la cohabitation urbaine est loin d’être idyllique ailleurs qu’à Deshnoke. La présence des rongeurs rime souvent avec souci sanitaire : leptospirose, hantavirus ou typhus murin menacent parfois, notamment via l’urine, les excréments ou les morsures.
Bien sûr, pas besoin d’être rongeur-phobe pour avoir des sueurs froides à l’idée qu’ils grignotent câbles électriques ou conduits de gaz, causant coupures, incendies, voire fermetures de métro inopinées. L’impact est parfois salé du côté des réparations, et, avouons-le, l’image de la ville en prend un coup dès qu’une petite patte rose s’affiche en pleine rue.
Entre respect, gestion pratique et appel citoyen
Alors, doit-on partir en chasse généralisée ? L’éradication totale relève du mythe. Les solutions désormais privilégiées misent sur le réalisme : gestion rigoureuse des déchets, mise en sécurité des bâtiments et amélioration des infrastructures. En limitant l’accès à la nourriture et en sécurisant les espaces, la cohabitation peut au moins éviter de tourner au règlement de comptes.
Illustration concrète : à Villers sur Mer, les habitants réclament plus de conteneurs en sous-sol pour éviter l’invasion estivale autour des poubelles, surtout là où les bus déposent chaque jour quantité d’enfants. Mais les budgets, eux, obéissent parfois à d’autres rythmes ! Affaire à suivre…
En résumé, qu’on les honore ou qu’on les redoute, les rats font partie intégrante des villes. Alors, entre culte et casse-tête, la question reste ouverte : qui dompte vraiment qui ? À méditer la prochaine fois que vous croiserez une moustache dans votre ruelle !
