59% des eaux de mer contaminées : ces maladies insoupçonnées que vous risquez à la plage
Vous pensiez que la plage était un simple terrain de jeux entre crème solaire et bronzette ? Que nenni ! Que l’on soit amateur de plongeons dans les vagues ou adepte du farniente sur la serviette, il faut le savoir : la plage, aussi séduisante qu’elle puisse paraître, n’est pas exempte de risques pour votre santé. Entre bactéries discrètes, virus opportunistes, champignons farceurs et excréments animaux parfois méconnus… mieux vaut poser la serviette avec prudence !
Qui sont les plus vulnérables et pourquoi ?
Si certaines personnes repartent de la plage avec uniquement un coup de soleil (et du sable PARTOUT), d’autres peuvent y contracter quelques invités indésirables. Mais attention : nous ne sommes pas tous égaux face à ces maux estivaux.
- Les enfants, véritables architectes du château de sable, sont particulièrement exposés, surtout ceux qui grignotent un peu trop de leur œuvre ou portent leurs doigts à la bouche après avoir creusé.
- Les seniors partagent ce terrain de fragilité.
- Les personnes immunodéprimées courent aussi plus de risques que la moyenne en cas de contact avec une bactérie ou un champignon tapie dans le sable ou dans l’eau.
Rassurez-vous cependant : selon l’OMS, tomber malade après avoir profité de la plage reste rare. Si le sable et certains matériaux aparentés pourraient servir de réservoir ou de vecteur à des micro-organismes indélicats, leur capacité à réellement provoquer des infections chez l’humain n’a pas encore été prouvée de façon claire.
La plage, nid à microbes et parasites : quels risques concrets ?
Les bactéries et autres petits monstres qui hantent la plage arrivent généralement par contamination directe d’autres personnes… ou grâce à de moins sympathiques cadeaux laissés par des animaux (dédicace aux propriétaires de chiens peu regardants sur la propreté des lieux).
- Ankylostomes : Ces vers, mesurant entre 5 et 15 mm, contaminent surtout chiens et chats qui ne résistent pas à fouiller partout. Leurs œufs, disséminés dans les selles, peuvent coloniser le sol de la plage. Si vous promenez vos pieds nus et que la larve trouve un accès, c’est direction vos poumons, puis le pharynx. Glamour, non ?
- Toxocarose (maladie des bacs à sable) : Les déjections de chiens peuvent contenir des œufs de ce parasite. La contamination peut entraîner fièvre, fatigue, toux, troubles digestifs ou même une augmentation du volume du foie chez l’homme.
- Staphylocoque doré : Il est à l’origine de boutons remplis de liquide (et de croûtes jaunes) que l’on appelle impétigo. Merci, la plage !
- Mycose vaginale (candida albicans) : Le sable humide et l’eau créent le terrain idéal pour ce champignon. Le Dr David Elia, gynécologue, rappelle que la mycose se manifeste par des pertes compactes et blanches, peu abondantes. Un traitement par ovule peut suffire, mais gare à la chronicité, qui nécessite un suivi médical.
- Papilloma virus : Il profite des microlésions ou de simples contacts avec la peau pour s’installer sur pieds, mains ou autres zones accessibles lors de vos ébats balnéaires.
- Gastro-entérites et bactéries du sable : Selon une étude menée à Miami en 2012, 59% des échantillons d’eau de mer et 53% du sable testés étaient contaminés par des bactéries. De plus, une recherche publiée en 2009 a montré que les enfants qui jouent ou creusent dans le sable sont plus touchés par la gastro-entérite dans la dizaine de jours suivant leur passage à la plage.
- Acariens : Eux ne sont pas en reste. Ils grattent, creusent et provoquent d’intenses démangeaisons sur la peau, débutant souvent par les mains, avant de gagner les poignets, puis tous les plis du corps (et réclament au passage leur lot d’antihistaminiques).
Mais la vraie contamination ne provient pas tellement du sable sec, rassure Patrick Monfort, directeur de recherche au CNRS. Celui-ci, parce qu’il est chaud et sec, n’est pas un super hôtel pour les bactéries. Le principal risque, ce sont les baigneurs eux-mêmes et parfois l’absence de sanitaires adaptés, favorisant certains petits accidents…
Côté environnement, attention aussi aux boulettes de résidus pétroliers qui pourraient arriver sur le littoral. En cas de contact, nettoyez votre peau à l’huile alimentaire ou à la lotion solaire. Rien de mieux que d’enrober le tout d’un zeste de précaution !
Comment réduire les risques ?
- Surveillez les enfants (et limitez la dégustation de sable… même si la tentation est grande !).
- Évitez de marcher pieds nus sur toutes les plages, surtout dans les zones non surveillées ou fréquentées par des animaux.
- Privilégiez les plages équipées de sanitaires et au règlement strict concernant les animaux.
- En cas de symptômes persistants (démangeaisons, boutons, troubles digestifs…), consultez rapidement un professionnel de santé.
En résumé : la plage reste un plaisir immense, à savourer avec lucidité et un brin de vigilance. Entre deux plongeons et trois rires, gardez l’œil ouvert sur ces petits dangers et la fête de l’été n’en sera que meilleure !
