Vous pensiez faire plaisir à ce petit hérisson croisé par hasard dans votre jardin en lui offrant le reste de votre tartine ou un bol de lait ? Halte-là : certains aliments, anodins pour nous, sont de vrais dangers publics pour nos amis piquants ! Pour sauver la vie de ces discrets noctambules, suivez les conseils d’experts et évitez à tout prix ces pièges alimentaires…
Un régime naturel… et des pièges à éviter pour les hérissons
Le hérisson, même s’il arbore un look de punk à roulettes, n’est pas une espèce en danger : ses populations européennes restent stables et il bénéficie d’une protection légale. Cela ne l’empêche pas d’être victime, souvent malgré vous, d’une maladresse culinaire.
Naturellement classé chez les insectivores, il adore croquer des insectes grâce à ses 34 à 40 dents solides, même si elles s’usent vite. Broyeur d’insectes, amateur de mille-pattes (jusqu’à 40 % de son alimentation à certaines saisons !), ce glouton nocturne sait varier les plaisirs avec quelques végétaux (12 % de sa ration), œufs et même de la viande trouvée au sol. Mais pas n’importe quoi !
Méfiez-vous de ce mot « omnivore » : chez le hérisson, cela signifie diversité alimentaire… mais pas liberté totale. Car certains aliments sont toxiques ou mortels pour lui, malgré sa robustesse légendaire – il faut rappeler qu’il survit à des doses d’arsenic et de toxines tétaniques qui terrasseraient des humains, mais que 26 % des décès sont dus aux pesticides.
La liste noire : voici 12 aliments à bannir absolument
Envie de nourrir un hérisson en visite ? Voici les 12 aliments connus pour leur haute toxicité ou mauvaise tolérance digestive chez ce mammifère :
- Le lait : l’ennemi juré du hérisson ! Il adore son goût sucré, mais ne le digère pas du tout. Résultat : diarrhée fatale et déshydratation.
- Le pain : même punition, même motif ! Souvent associé au lait, il l’ingère volontiers mais son petit intestin n’en veut pas.
- Le beurre et produits laitiers en général : douleurs gastriques et désordres digestifs au menu, c’est non !
- Le chocolat : contient de la théobromine, stimulant cardiaque et urinaire qui déshydrate et peut tuer.
- La laitue Iceberg (souvent contaminée par des salmonelles)
- Carottes crues
- Poivron
- Oignon
- Ail
- Maïs
- Ananas, raisin, agrumes et fruits séchés
Tous ces aliments surchargent son système digestif simple et rapide, conduisant à des désordres parfois fatals : diarrhées, constipation, mauvaise absorption…
À noter : d’autres fruits et légumes ne sont tolérés que si le hérisson a au moins 8 semaines. Prudence, donc, avec les bébés hérissons !
Pourquoi ce qu’on croit inoffensif peut tuer un hérisson
On croit parfois, à tort, que donner du lait et du pain n’est pas grave car des hérissons reviennent d’année en année dans le même jardin. En réalité, ces décès passent souvent inaperçus : l’animal blessé va mourir à l’écart et d’autres le remplacent. Le danger du chocolat et du beurre est aussi fréquemment sous-estimé— leur consommation peut entraîner une mort discrète mais certaine.
Son système digestif, capable d’ingérer jusqu’à 94 grammes de nourriture par jour, est bien trop fragile pour supporter ces aliments inadaptés. Cela vaut aussi pour de nombreuses croquettes pour chats ou chiens, souvent trop grasses ou salées.
La déshydratation est rapide et fatale (le lait, la diarrhée, l’excès de sel ou de sucre accentuant ce risque) car le hérisson élimine l’eau lentement et son urine est très concentrée. Bref, un cocktail mortel peut vite se préparer dans une simple gamelle inappropriée…
Observer, protéger, oui… mais nourrir seulement si nécessaire !
Les experts insistent : mieux vaut laisser les hérissons trouver eux-mêmes leurs insectes, cloportes et vers que de les nourrir à tout-va. Observer un hérisson dans son jardin, c’est déjà un privilège !
Si par grand froid ou sécheresse, vous jugez nécessaire d’aider, privilégiez :
- Un bol d’eau fraîche, toujours disponible
- Des aliments adaptés, comme de la pâtée spéciale hérisson (ni croquettes ordinaires, ni restes de table !)
- Exceptionnellement, des haricots ou tomates crus, voire une noix décortiquée de temps en temps (pour les gourmandises autorisées)
Plutôt que de risquer leur vie avec nos bonnes intentions, suivons cette règle d’or : observer plus, donner moins ! Votre jardinier aux piquants vous remerciera… à sa façon, discrètement, sous la lune.
