Avec leur museau pointu, leur démarche hésitante (un brin timide, diriez-vous ?) et leur dos ébouriffé, les hérissons font craquer tout le monde. Mais derrière ce charme piquant se cache une lutte acharnée : chaque hiver, ces petits mammifères nocturnes jouent leur survie, menacés par le froid et la faim. La bonne nouvelle ? Un geste tout simple dans votre jardin peut leur sauver la mise. Si, si, c’est promis : votre coin de verdure a le pouvoir de faire une véritable différence.
L’hiver, une épreuve redoutable pour les hérissons
À partir d’octobre, c’est le début d’un marathon un peu particulier pour nos amis à piques : l’hibernation. Ce sommeil profond peut durer jusqu’en avril, mais ne vous y trompez pas, il n’est pas de tout repos ! Tous les dix jours environ, le hérisson ouvre un œil (des deux côtés, parce qu’il n’a pas envie de se perdre dans son propre abri), affamé, en quête de nourriture précieuse. Malheureusement, ces réveils coïncident avec la pénurie d’insectes et de vers. Un vrai casse-tête pour un animal déjà fragilisé par la rigueur des températures.
Ce manque de ressources n’est pas une mince affaire : il n’est pas rare qu’un hérisson perde jusqu’à 40 % de son poids pendant la saison froide. Vous imaginez, vous, perdre près de la moitié de votre poids rien qu’en dormant ? Eh bien, pour lui, ce n’est pas une cure minceur, mais un vrai danger !
Le geste qui sauve : nourrir et désaltérer les hérissons
Heureusement, votre aide peut vraiment changer la donne. Le geste le plus simple ? Déposer dans votre jardin un peu de nourriture et une petite coupelle d’eau fraîche. Attention cependant : pour éviter le risque de noyade (et de finir héros malgré lui d’un mauvais film catastrophe), la gamelle d’eau ne doit pas être profonde. Quelques croquettes pour chat, riches en protéines, suffisent souvent à combler l’appétit de ces petits visiteurs nocturnes.
- Les croquettes pour chat (sans sauces compliquées et sans chichis)
- Des morceaux de fruits comme la pomme, la poire ou, pour les gourmands les soirs de fête… du melon !
- Quelques arachides non salées, grossièrement concassées
Côté épicerie, leur menu favori reste 100 % nature : insectes, vers de terre, escargots. Mais ça, c’est quand Dame Nature est généreuse…
Petit rappel bienveillant : bannissez sans appel le lait. Contrairement à la croyance populaire, le hérisson ne le digère pas : le lactose lui cause de sérieux ennuis intestinaux, et plus grave encore, cela peut lui être fatal. On évite également les restes de table, surtout s’ils sont gras, salés ou épicés. Ici, une maxime à retenir : mieux vaut sobre, sain et naturel !
L’autre secret : offrir un abri douillet
L’alimentation, c’est bien, mais le logement, c’est encore mieux. Pour traverser l’hiver, le hérisson adore se lover dans des tas de feuilles mortes ou de branches, où il façonne un nid douillettement isolé. Au diable la pelouse impeccable ! Laissez donc un petit coin sauvage, là où les cisailles ne songent jamais à mettre les pattes. Peut-être y installera-t-il ses quartiers d’hiver…
La végétation dense offre deux avantages : un abri confortable et… un garde-manger naturel, car elle attire les insectes dont raffole le hérisson. Pour les plus motivés, vous pouvez installer un abri en bois, acheté ou fait maison, dans un endroit paisible à l’abri du vent. Vous serez alors l’heureux propriétaire d’une résidence premium quatre étoiles, version hérisson !
Pensez aussi à éviter les substances toxiques. Les pesticides sont à proscrire : ils éliminent les insectes, mais sont également dangereux pour nos protégés épineux. De même, vigilance de mise si vous maniez une tondeuse ou un taille-haie : vérifiez toujours qu’un hérisson ne fait pas la sieste sous un tas de feuilles… ou dans les hautes herbes.
Pourquoi sauver les hérissons ? Et comment conclure en beauté ?
Un peu de nourriture, un abri improvisé, et beaucoup de bienveillance, voilà tout ce qu’il faut pour donner un sérieux coup de pouce aux hérissons. En échange de votre aide, ces petits alliés œuvrent au sein du jardin : ils régulent limaces et insectes, veillent à l’équilibre naturel, tout en se faisant discrets.
Alors, si cet automne, au détour d’un tapis de feuilles, vous apercevez une petite boule hérissée, prête à se rouler sur elle-même, ayez le sourire. Il s’agit peut-être de votre prochain pensionnaire, bien décidé à passer l’hiver chez vous, à l’abri du froid et de la faim. Finalement, offrir gîte et couvert à ce discret locataire, c’est entrer dans la grande famille de ceux qui protègent, humblement, la richesse de notre biodiversité.
