Imaginez une soirée bien tranquille. Vous venez d’emménager, fatigué·e par les cartons, tout ce que vous voulez, c’est profiter d’une bonne douche dans la quiétude de votre nouvelle maison. Et là, surprise : vos pieds rencontrent un locataire inattendu… Froid dans le dos garanti !
Une douche qui tourne au cauchemar
Déborah, fraichement installée à Saint-Paul-le-Gaultier, un petit village à la frontière de l’Orne et de la Mayenne, pensait passer une soirée paisible. Aux alentours de 20h, elle prend possession de la salle de bains de sa nouvelle maison, impatiente de se délasser sous l’eau chaude après une longue journée. Mais soudain, alors qu’elle profite du filet d’eau, une sensation étrange la saisit au niveau des pieds. Rien à voir avec le tapis de bain moelleux ou une simple goutte froide tombée du pommeau : là, c’est bien plus vivant… et sinueux.
Elle raconte : « Quand je l’ai senti sur mes pieds, j’ai hurlé et suis sortie en courant. » Qui ne l’aurait pas fait ? Les larmes aux yeux, tétanisée, elle s’effondre alors que son compagnon accourt, alerté par le cri. C’est alors qu’il découvre l’intrus : un serpent, couleur de nuit, enroulé dans la douche, dépassant allègrement le mètre de long. On a connu bienvenue plus chaleureux…
Du sang-froid et une appli : la recette pour l’aventure du soir
Oublions le cliché de l’homme qui panique. Ici, le conjoint ne perd pas son sang-froid. Face à ce serpent qui semble lui aussi surpris de la rencontre, il se saisit de son téléphone (le réflexe du siècle) et, en quelques clics, déniche une application permettant d’identifier les reptiles grâce à une simple photo.
Diagnostic : une couleuvre d’Esculape s’est invitée à la fête. Bonne nouvelle : cette espèce, présente dans l’Orne et la Sarthe, est totalement inoffensive, même si sa taille – jusqu’à 1,60 mètre pour les mannequins du genre ! – peut en impressionner plus d’un. Rassurés mais prudents, ils décident de ne pas déranger les pompiers. Comme le résume Déborah : « On ne voulait pas déranger pour rien. »
Le duo s’organise alors pour évacuer le serpent sans encombre. Armé d’un bâton et d’un carton – l’attirail parfait du « bricolo reptilien » –, le compagnon capture l’intrus et le relâche quelques centaines de mètres plus loin, dans un champ où il sera, espérons-le, moins tenté par la plomberie locale. Déborah ne cesse de pleurer qu’une fois le reptile loin, très loin :
- Une crise de nerfs : logique, qui ne sursauterait pas ?
- Un soulagement monumental à la vue du serpent filant vers la nature
Un phénomène rarissime… et un expert pour en parler
Du côté du centre d’incendie et de secours de l’Orne, pas d’alerte générale : « De mémoire, on n’a jamais eu d’intervention dans le département pour un serpent qui remonte par les canalisations », assure le lieutenant-colonel Foltzer. Pas de panique donc : la scène reste exceptionnelle dans le secteur.
Pour démêler le vrai du faux, Françoix Radigue, membre de l’association Faune et flore de l’Orne, confirme bien le diagnostic : il s’agit de la fameuse couleuvre d’Esculape, adepte des balades impromptues chez les riverains. Une petite habitude chez ces animaux, qui peuvent parfois atteindre un beau mètre soixante de long. Mais rien à craindre pour votre sécurité : elle préfère de loin les rongeurs aux propriétaires !
Un défaut d’étanchéité à surveiller
Comment s’est-elle retrouvée là ? L’homme à la loupe : cette visite inattendue est le révélateur d’un souci d’étanchéité, probablement à l’extérieur de la maison, au niveau du réseau d’assainissement ou d’un citerneau, détaille le spécialiste. Autrement dit : un « raccourci » imprévu s’est offert à notre amie serpent. Coup de chance, des travaux de rénovation sont déjà prévus sur la fosse septique.
- Rénovation de la fosse septique programmée
- Vigilance accrue pour éviter tout nouveau squat écailleux
En conclusion : parfois, le danger rôde là où on l’attend le moins, même sous la douche ! Un peu de sang-froid, beaucoup de précautions et vous pourrez reprendre vos ablutions en toute tranquillité. N’oubliez pas : un bon bouchon de bonde vaut parfois mieux qu’un cri perçant…
