Certains ancêtres de votre épargne dorment dans un coin, oubliés entre deux relevés de banque ? Attention ! Avant de leur dire adieu, mieux vaut savoir ce qui se cache vraiment dans ces vieux contrats. Parfois, votre passé financier recèle de petits trésors… À condition de ne pas appuyer sur la mauvaise touche !
Pourquoi les vieux placements valent de l’or
Il fut un temps – que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître – où ouvrir un plan d’épargne logement (PEL), un plan d’épargne populaire (PEP) ou une assurance vie, c’était faire preuve d’un flair imparable. Dans l’ombre de votre tiroir à paperasses, ces anciens contrats n’ont perdu ni leur superbe, ni – c’est le plus important – leurs taux exceptionnels. Avant d’effectuer le moindre retrait ou de penser à clôturer, prenez votre loupe : certaines clauses restent imbattables par rapport aux offres actuelles. Tour d’horizon de trois dinosaures de l’épargne… qui peuvent rapporter gros.
Le PEL, cette machine à taux fixe (et magique… si ancien !)
Si vous avez ouvert votre PEL ces dernières années, ne bougez pas, ce n’est pas vous qui allez sabrer le champagne. Ayant chuté à 1 % brut (0,70 % après fiscalité), il ne fait guère mieux que le Livret A (0,50% net). Mais – et c’est là le twist du siècle – le taux d’intérêt d’un PEL est garanti dès l’ouverture et pour toute la durée du contrat. Ce détail change tout pour ceux qui ont eu la bonne idée d’ouvrir leur PEL avant le 31 janvier 2015 :
- 2,50 % encore versés aujourd’hui
- 2 % pour ceux ouverts entre le 1er février 2015 et fin janvier 2016
- 1,50 % pour ceux jusqu’au 31 juillet 2016
Les véritables veinards, eux, disposent parfois de PEL de 2002… à l’époque le taux défrisait à 4,50 % ! On a connu des rentrées au loto moins chanceuses. Si depuis, la règle générale veut qu’un PEL ne dépasse pas 15 ans avant d’être automatiquement clôturé, petite subtilité : ceux ouverts avant 2011 peuvent – oui, vous avez bien lu – être conservés indéfiniment ! Quelques bémols tout de même : impossible d’ajouter le moindre euro supplémentaire… et tout retrait, même minime, ferme le plan. Adieu alors au taux fabuleux.
PEP : le dinosaure planqué que tout le monde voudrait retrouver
Vous n’avez jamais entendu parler du PEP ? C’est normal : impossible d’en ouvrir un nouveau depuis septembre 2003. Mais si vous faites partie des heureux détenteurs, sachez que 60 milliards d’euros dorment encore sur ces contrats, et ce n’est pas qu’une question de nostalgie. Pourquoi ?
- Version bancaire sans risque
- Exonération d’impôts sur le revenu (rente viagère ou sortie en capital)
Le vrai luxe ? Tant que le plafond des 92 000 € n’est pas atteint, il reste possible de continuer à verser de l’argent sur votre vieux PEP. Envie de changer de crèmerie ? Il est aussi transférable dans un autre établissement – comptez tout de même une centaine d’euros de frais administratifs – permettant même, potentiellement, de dénicher un meilleur taux… Le passé a du bon !
L’assurance vie d’antan : des taux garantis à faire pâlir les livrets actuels
On ne va pas se mentir : l’assurance vie a perdu de ses avantages fiscaux au fil du temps. Jusqu’en 2020, détenir un contrat d’avant 1983 permettait de profiter d’une exonération totale d’impôt sur le revenu. Depuis la loi de finances de 2020, ce puissant atout s’est évanoui. Toutefois, certains anciens contrats conservent un avantage de taille : un rendement annuel garanti, le Graal de l’épargnant prudent. Des taux affichés à 2 %, 3 % ou même 4 % selon les contrats, c’est bien au-dessus de la moyenne (1,30 % pour les fonds euros en 2020). De quoi donner des regrets à ceux qui clôturent un contrat à la va-vite !
En résumé ? Si vous possédez l’un de ces vieux placements, sortez votre contrat, relisez-le attentivement… et réfléchissez à deux fois avant de le liquider. Certaines pépites résistent aux lois du marché et du temps. Leur plus grand défaut ? Être tout sauf éternelles !
