Un tiers des plages menacé : voici pourquoi sable ou galets ne se valent pas

Mike cnmt
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Team sable ou team galets ? Sous le soleil exactement, ce qui fait le bonheur de certains provoque l’agacement des autres… Mais au-delà de cette rivalité de l’été, un tiers de nos plages est gravement menacé, et le choix entre grains et cailloux risque d’être bientôt un luxe. Alors, que valent vraiment sable et galets, et pourquoi les plages ne se ressemblent-elles pas ? Suivez le guide, les pieds dans l’eau !

D’où viennent ces plages si différentes ?

Ah, la plage ! Qu’on l’associe aux châteaux éphémères et aux pieds enfouis dans le sable tiède ou qu’on vibre pour le doux massage plantaire des galets, chacun a son camp. Pourtant, derrière le décor de carte postale se cache une histoire rocambolesque de… sédiments ! Une plage, c’est avant tout un immense dépôt de roches en tous genres, mâtiné de coquillages brisés qui ont vécu mille aventures. Ces sédiments, ils arrivent de partout : fonds marins, rivières, falaises inexorablement érodées par les vagues. À la fin du voyage, tout ce beau monde finit sous votre serviette, prêt à s’incruster jusque dans vos chaussures.

Mais entre un gros bout de falaise et un grain de sable façon poudreuse, il y a un monde ! C’est l’érosion qui décide. La pluie, le vent, le ressac… ils rongent les roches, les rapetissent, jusqu’à obtenir ces fameux grains fins ou ces gaillards de galets.

Sable ou galets : la bataille a-t-elle un sens ?

La nature d’une plage dépend en réalité de la composition des roches voisines. Petit panier-repas pour le cerveau :

  • Sud-Ouest : cap sur le grès ! Cette roche, constituée de grains agglomérés, finit par s’effriter tranquillement et, magie de l’érosion, engendre de magnifiques plages de sable fin. Même topo côté granite en Bretagne, qui, moins délicat, donne un sable un peu plus costaud mais tout de même douillet sous la serviette.
  • Normandie : ici, la star c’est la craie. Sous les arches impressionnantes d’Étretat, la mer travaille d’arrache-pied (elle n’en a pas, mais vous visualisez). Résultat : la craie se dissout, libère ses galets de silex, qui, après un bon polissage à coups de vagues, s’installent fièrement sur le rivage.
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Ajoutez à cela le rôle très actif des courants : là où la mer emporte violemment les sédiments, seuls les plus lourds, les galets, tiennent le choc. Là où les flots sont paisibles, le sable s’épanouit. Quant à la vase, elle s’invite où les eaux stagnent – mais il faut bien l’avouer, elle n’a pas gagné beaucoup de fans…

Galets contre sable : une rivalité en sursis

Chacun défend son camp. Les amateurs de sable prônent le moelleux sous la serviette et les châteaux jamais assez grands. Les galet-addicts, eux, se réjouissent de ne pas ramener la plage entière jusqu’au salon et de ne pas s’épousseter les yeux à chaque brise. Mais ce petit jeu risque de tourner court…

Car à l’heure où le climat bouleverse la planète, les plages de sable jouent leur survie. Près d’un tiers des côtes du monde sont bordées de ces rivages sablonneux. Problème : avec l’élévation du niveau de la mer, les sables sont littéralement emportés à la vitesse de l’éclair ! Dans les décennies à venir, leur nombre pourrait fondre de façon spectaculaire. Peut-être pas au point de tout faire disparaître, mais assez pour rendre les plages de sable de plus en plus rares.

Dernier grain avant la fin ?

Ce n’est pas tout : la pression s’aggrave avec la demande faramineuse de sable pour la construction. On l’extrait à tour de bras, et entre-temps, les barrages stoppeurs de sédiments font que ce précieux sable arrive de moins en moins jusqu’à l’océan. Ajoutez à cela les tempêtes, les courants qui accaparent les grains les plus fins, et voilà nos plages de sable sur la liste rouge.

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Ironie de l’histoire : pendant qu’on débat encore pour savoir si les galets sont pires que les miettes de sable dans les chaussettes, il se pourrait qu’il n’y ait bientôt plus de choix à faire. Les plages risquent de figurer un jour sur la longue liste des choses que, collectivement, nous aurons (encore) réussi à abîmer. Peut-être le moment de profiter de votre prochain château – en sable… ou en galets.

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