Vacances au grand air, soleil vendéen, piscine turquoise… Sur le papier, tout sentait bon le bonheur estival. Mais pour de nombreux vacanciers installés cet été dans deux campings vendéens gérés par la même société, la réalité a vite pris des airs de déluge. Entre piscines fermées, logements douteux et pétitions en pagaille, récit d’une tempête qui ne figurait pas sur les brochures.
De l’eau dans le gaz à La Fresnerie : quand la piscine fait plouf… à cause des bactéries
À Saint-Gervais, non loin de la mer, le camping 4 étoiles La Fresnerie affichait sur ses brochures la promesse du calme et du confort. Mais dès le 20 juillet, l’ambiance se trouble : les premières familles découvrent la piscine fermée pour cause de bactéries (pas moyen d’y faire trempette), des sanitaires alimentés à l’eau froide, des logements défectueux et des espaces communs carrément laissés à l’abandon.
Face à ce qu’ils jugent être de véritables manquements, une quarantaine de vacanciers décide de voir les choses en grand : ils signent une pétition. La gendarmerie, elle, est appelée à plusieurs reprises début août. Les preuves affluent aussi vite que les moustiques un soir d’été : photos de sanitaires sales, jeux cassés, équipements délabrés… Les réseaux sociaux se chargent du bruit en multipliant les avis négatifs, histoire d’avertir le futur campeur imprudent.
La direction, sous pression, tente de calmer la tempête avec une proposition de remboursement à 30 %. Sursaut d’orgueil collectif : « On ne veut pas d’argent, on veut les prestations promises », clame une campeuse excédée.
La société Vnaya sort la bouée… mais ça coule
Philippe Gicquel, le gérant de la société Vnaya (propriétaire de La Fresnerie depuis 2016), sort de son mobil-home pour se défendre. Il affirme avoir dû gérer « des familles pas faciles » dès le début de la saison. Selon lui, des dégradations auraient été commises, du genre :
- Chauffe-eau cassés
- Canalisations bouchées à coups de boules de pétanque (amusant ? pas pour le plombier)
- Structures gonflables percées
Pour redresser la barre, la société affirme avoir renforcé l’équipe technique. Mais les réparations se traînent, accablées par les délais d’approvisionnement. Et Vnaya assure cependant que pour la plupart, les logements sont récents et fonctionnels. De quoi rassurer ? Les familles, elles, restent sur leur faim.
La Dive dérape et les vacanciers déchantent
Un peu plus au sud, à Saint-Michel-en-l’Herm, le camping La Dive (racheté fin 2021 par Vnaya), connaît les mêmes déboires. Un client pensait venir poser ses valises dans un mobile-home, il se retrouve finalement dans une tente lodge – moins chère et sans rapport avec la réservation initiale. Sa sœur, elle, patiente une heure et demie sous le soleil brûlant pour attendre ses clés. L’accueil glacé, le service… absent.
La liste des griefs s’allonge :
- Mobil-homes sales
- Matelas inconfortables
- Animations invisibles (cherchez bien !)
- Activités annoncées mais envolées
Sur place, l’un des vacanciers résume ce sentiment d’arnaque : « On paye pour un 4 étoiles et il n’y a rien ».
Fermeture de piscine, colère et valises précipitées
Le 2 août, la préfecture appose l’arrêté fatidique : la piscine ferme, suite à plusieurs analyses d’eau non conformes. Coup de théâtre ! En signe de protestation, des résidents barrent l’accès au camping en soirée. Face au tollé, le gérant promet néanmoins un dédommagement et une réouverture rapide… qui ne se produira jamais. Pour une famille bretonne, c’est la goutte d’eau : les valises sont bouclées bien avant la fin du séjour. Contacté à nouveau, le propriétaire préfère garder le silence. Ambiance.
Cette mésaventure démontre à quel point des vacances ratées peuvent rapidement tourner au bras de fer entre clients et exploitants, frisant parfois l’absurde. Un dernier conseil pour la route ? Avant de dégainer la carte bleue, vérifiez bien les avis récents… Et ne vous fiez pas qu’aux photos de rêve : entre le bleu de la piscine sur la brochure et le panneau « Fermé pour cause de bactéries », l’écart peut faire des vagues.
