J’ai traversé la France en voiture électrique : récit d’un road trip entre galères de recharge et vrais bonheurs inattendus

Mike cnmt
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Et si les vacances commençaient vraiment au moment où l’on pose la clé de contact… électrique ? Cet été, armés de patience, d’un soupçon d’optimisme et d’une citadine branchée (la plus populaire du pays, svp), nous avons tenté l’aventure : près de 2 000 kilomètres à travers la France rurale, entre recharge, galères et moments de grâce inattendus. Bilan d’une épopée voltage variable.

Changer ses habitudes… ou changer de siècle ?

Adepte du « Paris-Bayonne d’une traite » avec ravitaillement sandwich triangle sur l’aire d’autoroute ? Il va falloir repenser votre philosophie du voyage. L’autonomie de notre petite électrique plafonne à 400 km, et le remplissage du précieux accumulateur prend généralement plus de deux heures. Donc, on oublie le sprint, on privilégie les étapes d’environ 300 km — 350 km si l’on sent l’audace et, surtout, que l’on sent la borne disponible au bout de la route.

Résultat concret : jonglerie d’itinéraires et patience imposée. Pour rejoindre l’Ariège depuis la Loire-Atlantique, trois jours ont été nécessaires. Certains riraient jaune, d’autres profitent… et nous ? On s’est laissés porter.

Le voyage fait partie des vacances : redécouvrir la France autrement

Finalement, cette lenteur imposée, c’est un peu un retour à l’innocence d’antan. Silencieux, coulissant avec souplesse sur les routes désertes, traversant des villages paisibles pendant que l’A10 se transforme en parking à ciel ouvert (750 km de bouchons enregistrés ce fameux dernier week-end de juillet !).

  • Terrasses ombragées improvisées pendant la recharge
  • Baignades sauvages pour tuer le temps… ou simplement savourer
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En imposant de renoncer à l’asphalte brûlant des grands axes, la petite électrique nous a offert un bonus inestimable : du temps, vraiment du temps pour voyager.

Galères de recharge, économies surprises et stratégie de location

Côté portefeuille, le virage semble payant. Pour un périple de près de 2 000 km : moins de 30 € d’électricité. Oui, seulement ! Merci à la recharge offerte chez un parent généreux, et surtout à ces deux recharges gratuites croisées au fil du voyage : l’une sur une borne publique en Charente-Maritime (pour promouvoir la mobilité électrique, chapeau la commune !), l’autre dans un hôtel du Lot qui chouchoute ses clients jusque dans le circuit.

Ailleurs, il faut sortir la carte (et pas que la bleue), car payer la recharge c’est une aventure en soi. Tarifs :

  • Entre 4 et 8 € sur les bornes de la grande distribution (Super U, Leclerc, etc.), selon la jauge restante.
  • Jusqu’à 12 € sur les bornes publiques d’autres opérateurs (comptez deux à trois heures pour reprendre la route).
  • Recharge ultra-rapide ? Préparez-vous à une addition plus salée, jusqu’à moins d’une demi-heure… si vous l’osez.

Mais toute la magie réside dans la chasse au trésor moderne : trouver LA borne au bon moment, aidé par des applications mobiles plus au moins à jour, parfois capricieuses, rarement exhaustives. Et on ne parle même pas de la diversité des prises, badges et fournisseurs, qui compliquent le jeu et transforment tout geek du smartphone en héros ou en naufragé.

Un souvenir marquant ? Un octogénaire croisé sur la route, digne d’un film : smartphone à la main, complètement désemparé hors de chez lui dès qu’il s’agit de recharger. L’accès numérique, ce n’est pas inné pour tous…

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Sans compter quelques sueurs en direct :

  • Sur une aire d’autoroute, la seule borne prise d’assaut (ou monopolisée !)
  • La suivante qui, fatalité, ne fonctionne même pas
  • Dans la Vienne : bornes réservées aux abonnés… avec badge magique

Résultat ? Un finish digne d’un film catastrophe, terminant l’étape avec 1 kilowattheure sur 52, tout près de la panne sèche, avant de trouver une borne salvatrice in extremis dans les Deux-Sèvres. Oui, on a imaginé rester coincés loin de chez soi… mais la route avait encore un brin de magie.

L’électrique pour tous, oui… en 2030 ?

La bonne nouvelle, c’est que l’avenir pourrait être moins rocambolesque. Les ministres européens des Transports ont fléchi (lentement, mais sûrement) : en juin, ils se sont mis d’accord pour que les États membres installent des bornes publiques proportionnelles au nombre de véhicules électriques — au moins 1 kW par voiture. L’objectif : sur le réseau transeuropéen de transport, une borne tous les 60 km. L’horizon ? 2030. Pour l’instant, patience et planification restent la clé… et la prise !

Conclusion : Oubliez le chrono, apprivoisez la lenteur électrique. Quitte à pester parfois, on (re)découvre des plaisirs simples : paysages, rencontres, gourmandises de quelques villages oubliés. Et pour la chasse à la borne, entraînez-vous avant le départ… ou croisez les doigts !

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