Le froid s’invite et le jardin s’est drapé d’or et de rouille. Mais, que l’on soit du genre frileux ou emmitouflé jusqu’aux oreilles, c’est justement le bon moment pour le chouchouter ! En novembre, adoptez dix gestes malins pour un jardin qui fera pâlir d’envie vos voisins dès la fin de l’hiver. Suivez le guide et organisez votre botte secrète pour un printemps explosif de vitalité !
1. Offrez une touche bleue à votre automne
- Rares mais remarqués : les fruits bleus de certaines viornes illumineront vos massifs quand le reste du jardin hiberne. La viorne de David (Viburnum davidii), ‘Jemyns Globe’, ‘Blue Muffin’ (V. dentatum) et ‘Pink Beauty’ (V. nudum) rivalisent de baies métalliques ou violacées. Un vrai feu d’artifice végétal !
2. Protégez les frileuses : le cas du phormium
- Ce lin de Nouvelle-Zélande à la dégaine exotique n’aime pas le grand froid – à -10 °C, il tire sa révérence. Hors climat doux, il réclame un cocooning XXL : rassemblez ses longues feuilles, attachez-les, disposez un épais paillis à son pied et emmitouflez-le dans un voile d’hivernage solidement arrimé. Plus efficace qu’un bonnet péruvien !
3. Tentez les semis d’asters, façon loterie de la nature
- Avec quelques fruits plumeux, détachez les graines munies de leur aigrette et plaquez-les simplement sur un terreau sablonneux et humide, à l’abri dehors. Le froid fera son œuvre. Vous verrez pointer au printemps des plantules à repiquer en godets, résistantes et prometteuses !
4. Rechargez le potager surélevé
- Après la récolte des derniers légumes et un nettoyage des racines d’adventices, nivelez, puis étalez généreusement 5 à 10 cm de compost (ou de fumier), recouvrez de paille ou de feuilles mortes. Remède infaillible contre la terre raplapla !
- Poursuivez la récolte des choux de Bruxelles, mâche, épinard et poireaux à votre guise. Sur les planches non cultivées, un bel apport de compost ou de fumier, ou des engrais verts, et voilà un sol couvert, protégé et vitaminé.
- Plantez dès à présent des choux de printemps (un tous les 40 cm), couvrez-les si la température chantonne sous zéro. Et pour repartir sur des bases saines l’an prochain, désinfectez scrupuleusement les tuteurs des cultures estivales (tomates, pois, haricots à rames) avec une eau légèrement javellisée.
- Contrairement aux idées reçues, carottes, betteraves, navets et panais préfèrent souvent rester en terre (sauf terre humide, lourde ou si les campagnols rôdent). Un léger matelas de feuilles mortes ou de paille et une récolte au fil de vos besoins jusqu’à la fin de l’hiver, c’est plus pratique qu’un congélateur…
- Envie de racine de guimauve ? Passé deux ans en terre, déterrez la précieuse (après dessèchement des tiges), prélevez seulement quelques racines de la taille d’un doigt, puis coupez, séchez au four ou au déshydrateur. Elle apaisera les gorges râpeuses et épaissira soupes et sauces à l’envi !
- L’automne est tout trouvé pour mettre en place la belle lagerstroemia, petit arbre à fleurs estivales, increvable une fois installé. Sol léger, variétés rustiques ou naines pour chaque espace, et c’est la garantie d’un été fleuri dans toutes les nuances du blanc au rouge foncé !
- Pensez aux cassissiers, groseilliers et consorts : en racines nues, plantez-les entre novembre et mars (pensez à l’automne, c’est top !), espacez-les de 1,20 m, choisissez un coin ensoleillé mais doux l’été, rebouchez avec compost ou corne broyée et arrosez à fond pour bien coller la terre aux racines.
- Au verger, c’est la chasse aux fruits momifiés (s’ils traînent, bonjour les maladies !), la bouture des figuiers (après la chute des feuilles), et la cueillette attendue des nèfles et des kakis juste blets, après les premieres gelées. Les fruits sont ainsi bien meilleurs… La patience est la meilleure compote !
- Au jardin d’ornement, dernière tonte de pelouse avec hauteur relevée à 5-7 cm pour protéger vos racines du froid digne du Grand Nord. Repérez et marquez les vivaces qui rentrent en mode camouflage pour éviter de leur marcher dessus, et enlevez les feuilles tombées sur les couvre-sol persistants (on veut éviter la bouillie de feuilles, merci pour elles).
- Et pour finir, préparez l’accueil des petits chanteurs du jardin : installez les nichoirs tout de suite (pas au printemps !), orientez-les côté sud-est ou est, légèrement inclinés pour éviter la pluie. Les mangeoires attendront les vrais frimas pour proposer un buffet de graines et de boules de graisse. Un resto ouvert uniquement en cas de grand froid !
En conclusion, novembre n’est pas synonyme de repos, mais d’ingéniosité et d’anticipation au jardin. Chaussez vos bottes, enfilez vos gants : le printemps, ça se mérite… dès l’automne ! Et qui sait, vous pourriez bien surprendre votre entourage avec un jardin plus resplendissant que jamais.
