Ce pays où laisser un pourboire peut vraiment vous attirer des ennuis

Mike cnmt
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Ah, le pourboire ! Petit geste chaleureux ou faux pas monumental ? Si la monnaie glissée sur la table clôture élégamment le repas chez certains, elle peut ailleurs agiter les sourcils, voire mettre votre hôte dans l’embarras. Prêt à voyager sans vexer ? Attachez vos ceintures (et rangez votre monnaie), embarquement immédiat pour un tour du monde du pourboire où chaque centime compte… ou pas.

Le pourboire : un usage qui divise la planète

On croit parfois, un peu naïvement, qu’il suffit de connaître le montant de la monnaie locale pour apprivoiser un pays. Mais derrière cette apparente simplicité se cachent mille et une subtilités culturelles. En ce qui concerne le pourboire, la bonne volonté du voyageur ne le protège pas toujours d’une gaffe redoutable. Un merci dans la langue, un sourire… ou quelques pièces malvenues, la frontière est souvent plus sinueuse qu’un sentier de montagne.

Japon : le pourboire, ou comment lancer une course-poursuite inattendue

Vous sortez ravi d’un restaurant japonais, le ventre plein et l’âme légère. Dans un élan de gratitude, vous laissez un billet sur la table. Soudain, voilà le serveur qui vous rattrape dans la rue, argent en main, le visage perplexe ! Car au Japon, le pourboire est proscrit. L’art de vivre nippon, qui vise l’harmonie et la perfection, préfère l’excellence du service à la récompense monétaire. James Mundy, de l’agence Inside Japan Tours, explique qu’il est fréquent de voir les touristes étrangers tenter d’offrir un pourboire, pour aussitôt le voir leur être rendu.

  • Préférez un compliment sincère, idéalement dans la langue de Mishima – « oishikatta » (c’était délicieux) ou « gochiso sama » (merci pour le repas) sont bienvenus.
  • Une inclinaison respectueuse vaut davantage qu’une pièce de monnaie.
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Pas de monnaie, mais beaucoup de respect, voilà la règle d’or japonaise.

Chine, Égypte, Danemark : entre traditions, évolutions et subtilités

Chine : La culture du pourboire y est encore teintée de son passé communiste, où l’égalité avait banni l’idée même de gratification monétaire. Aujourd’hui, cela s’assouplit, surtout dans les grandes villes. Maggie Tian, directrice pour la Chine de l’agence Intrepid Travel, précise qu’il devient désormais courant d’offrir un petit quelque chose aux porteurs, guides ou barmans pour un service spécifique. Le pourboire reste inhabituel mais il est accepté, notamment là où les étrangers et touristes abondent. Pas obligatoire, mais apprécié !

Égypte : Ici, c’est l’inverse : le bakchich (« pourboire » ou « aumône charitable ») fait partie de la vie quotidienne. Profondément ancrée, cette tradition puise dans l’un des piliers de l’islam : l’aumône aux pauvres. Attention, il ne s’agit pas de mendicité. Un bakchich vous sera demandé à la fin d’une course de taxi, avant d’utiliser des toilettes publiques ou après une visite. En général, 1 à 2 dollars américains (ou 30 à 40 livres égyptiennes) suffisent à ouvrir bien des portes… et à décrocher un sourire accueillant.

Danemark : Là-bas, offrir un pourboire n’est ni une coutume, ni une nécessité. Pourquoi ? D’abord, la protection sociale y est élevée et les employés sont justement rétribués. Ensuite, le service est déjà inclus dans l’addition. Toutefois, il n’est pas rare d’arrondir le montant au restaurant, juste pour montrer sa satisfaction. Un geste symbolique, pas une obligation.

États-Unis : le royaume des tips

On ne plaisante pas avec le « tips » outre-Atlantique ! Ici, le pourboire est une véritable institution – et une composante clé du salaire des employés du service. À la fin du repas, c’est la calculatrice qu’il faut sortir pour ne pas passer pour un goujat : comptez entre 20 et 25% du montant total, sinon attention aux regards noirs et au service… différé. Cette inflation touche même les Américains eux-mêmes et engendre des débats houleux, surtout face à certains excès du système et au mouvement anti-pourboires (oui, Starbucks n’est pas en reste !).

  • Pas de pourboire aux États-Unis ? Attendez-vous à ne plus revoir votre serveur avant le dessert.
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Conseil pratique pour globe-trotters (et pour éviter les voisins fâchés)

Voyager, c’est s’ouvrir, mais pas n’importe comment : savoir quand sortir la monnaie et quand la garder est une science fine. Avant d’offrir votre petit geste, observez, renseignez-vous brièvement ou, en cas de doute, optez pour la politesse universelle : un « merci » sincère, avec le sourire, fait déjà des miracles. Car parfois, le plus beau des pourboires, c’est encore le respect.

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